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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 18:47

La première session de la campagne de fouille 2013 sur le site archéologique de Saint-Romain à Martizay s'est déroulée du lundi 24 juin au samedi 6 juillet.

 

Alors que le site est surtout connu pour ses vestiges gallo-romains, ce sont les niveaux préhistoriques et protohistoriques qui ont été recherchés. Une bande de deux mètres de largeur au nord de l'une des fenêtres ouvertes par Cristina Gandini en 2010 et une bande également de deux mètres de largeur sur le côté est de la même fenêtre ont été ouvertes.

 

Les membres de l'équipe de fouille étaient des étudiants de l'Université de Tours. Ils ont été accompagnés au cours de la deuxième semaine par des jeunes de 13 à 17 ans venus s'initier à la méthode de la recherche archéologique préhistorique.

Vue chantier 1

 

La fouille est réalisée par carrés de un mètre sur un mètre mais la collecte des petits objets de moins de 3 cm de longueur s'effectue par sous-carrés de 50 sur 50 cm et 5 cm d'épaisseur. Tous les objets de plus de 3 cm de longueur sont systématiquement repérés à l'aide d'un tachéomètre qui donne les trois coordonnées de chaque objet d'une manière très simple....à condition qu'il soit correctement installé dès le début de la journée.

 

Vue chantier 4

 

Vue chantier 3

 

La fouille a donné un assez abondant mobilier archéologique d'une grande variété : des tessons de céramique de l'âge du bronze, du Néolithique final et du Néolithique moyen ont été découverts. Le matériel lithique n'est pas absent et trois petits fragments de meule à grain brûlés ont également été découverts.

 

Vue chantier 2

Lavage, séchage et marquage des tessons de céramique et du lithique.

 

Une seconde session de fouille aura lieu du lundi 22 juillet au vendredi 2 août sur le même site.

 

Vue chantier 5

 

La formation des étudiants en archéologie a été complétée par des visites de terrain aux Roches de Pouligny-Saint-Pierre (sites paléolithiques), à l'éperon barré de Murat à Ferrière-Larçon (site néolithique) et Hélène Guillemot, directrice de l'Ecomusée de la Brenne,  a conduit une visite, axée sur l'archéologie, des présentations de l'Ecomusée.

 

Le chantier de fouilles archéologiques programmées de Saint-Romain à Martizay est subventionné par le Ministère de la Culture et le Conseil régional (Association ARCHEA).

Jean-Claude Marquet, Responsable scientifique du chantier de fouilles.

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 15:44

La Campagne de fouilles de cette année aura lieu dans l'Indre,

à Martizay (entre Chatillon-sur-Indre et Le Blanc)

sur le site de Saint-Romain.

Ce site a la particularité de révéler:

          - une occupation du Néolithique moyen I (Chasséen. Culture de Chambon)

          - des occupations assez discrètes du Néolithique final et de l'Age du Bronze

          - une longue occupatuion gallo-romaine de plusieurs siècles

          - une nécropole mérovingienne.

 

La fouille concernera uniquement les niveaux pré et protohistoriques.

 

La campagne de fouille de 2013 se déroulera sous ma direction et concernera l'occupation du Néolithique moyen et éventuellement les occupations du Néolithique final et de l'Age du Bronze. La zone à fouiller n'a pas été bouleversée par l'occupation gallo-romaine autrement que par la mise en place de murs.

 

Le substrat géologique est très sableux ce qui implique l'absence de restes fauniques qui ont été détruits du fait de l'acidité et de l'oxygénation du milieu. En revanche les couches archéologiques sont riches en vestiges lithiques et céramiques. La céramique est une très belle céramique chasséenne, bien conservée, à décors en moustaches.

 

La fouille sera réalisée d'une part avec relevé tridimensionnel systématique de tous les objets de plus de 3 cm de longueur et d'autre part les sédiments seront systématiquement tamisés.

Des opérations de remontage de céramique seront également programmés.

 

Les étudiant(e)s motivé(e)s par les opérations de remontage de céramique seront appréciés ainsi que ceux intéressés par l'utilisation du logiciel ArcGis pour la représentation spatiale des objets et la mise en place d'un SIG.


Conditions

Dates de la campagne: du 24 juin au 6 juillet et du 22 juillet au 2 août.

Durée de participation : 2 semaines minimum

Vaccination antitétanique obligatoire et à jour

Hébergement en dur ou sous tente (apporter sac de couchage et, si disponible, tente de camping.

Repas assurés

Participation: 25 Euros (dont 10 Euros de cotisation obligatoire à l'association pour assurance) non remboursés en cas de désistement.

 

Pour s'inscrire, le bulletin est ici

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 17:42

Pour avoir des informations sur les stages d'initiation à la fouille (pour les 13-18 ans) et d'initiation à la recherche (pour les 15-18 ans), aller sur les blogs du musée archéologique de Martizay et de l'association Patrimoine vivant en Claise tourangelle.

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 08:53

Le centre de datations par le radiocarbone de Lyon me communique trois nouvelles datations pour le site.

 

La première date concerne un fragment osseux qui se trouvait dans la couche 7 de la Roche-Cotard II, la couche moustérienne qui a donné le masque de la Roche-Cotard. Cette nouvelle datation confirme parfaitement la précédente datation donnée en 2011 par le même laboratoire qui souhaite que ne soit pas publiée la date obtenue du fait que nous sommes ici très près des limites de la méthode. Le laboratoire attribue d'une manière certaine, à l'échantillon, un âge supérieur ou égal à 40 000 ans BP.

 

08 masque LRCII

Le masque de la Roche-Cotard (Copyright)

 

La seconde date concerne la couche 15 de La Roche-Cotard IV. C'est l'une des couches de la grande coupe de 10 mètres de hauteur qui va depuis le sommet du versant jusqu'au bedrock de la grotte-abri. C'est encore une date très ancienne (plus de 40 000 ans BP) mais le laboratoire, par prudence, considère que l'échantillon a un âge très certainement supérieur ou égal à 36 600 ans BP.

 

La dernière date, nous l'attendions avec une certaine impatience car elle date en partie les dépôts de pente qui masquent complètement la grotte-abri La Roche-Cotard IV, dépôts de pente qui se prolongeaient vers l'ouest et masquaient aussi l'entrée de la grotte d'Achon avant que l'emprunt de terre pour la mise en place de la voie ferrée Tours-Angers ne les fasse disparaitre. L'échantillon provient d'une zone située très en avant de la falaise; il se situe au sommet de la couche 7a, cela signifie que cette date ne concerne ni la base ni le sommet des dépôts de pente mais une zone moyenne.

L'échantillon, composé de plusieurs os de marmotte, a été daté de 27 920 +/- 310 BP; ce qui donne en âge calibré: de 31 048 à 29 486 av. J.-C. Cette date est parfaitement cohérente avec celles déjà obtenues pour les couches qui font partie du remplissage de l'abri, elle est plus récente mais suffisamment ancienne pour apporter, selon toute vraisemblance, une confirmation de l'hypothèse selon laquelle les dépôts de pente qui masquent LRC IV et qui ont masqué l'entrée de la grotte d'Achon (LRC I) sont très anciens et ont interdit l'entrée de la grotte à l'homme de Cro-magnon. Il reste maintenant à attendre une confirmation de cette date par une datation OSL déjà demandée.

JCMarquet

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 08:12

link

 

Grégory Bayle est membre de l'équipe scientifique du site de La Roche-Cotard. Il travaille à l'INRAP et fouille actuellement un site de plein air en Seine-et-Marne où un squelette complet de mammouth a été découvert.

Cliquez sur le lien ci-dessus pour avoir les détails et la vidéo.

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 17:51

LRCIVBaseCoupe.jpg

 

La Roche-Cotard IV. Partie inférieure de la coupe. Le bedtrock est visible en bas de la coupe. La 3eme étiquette à partir du bas indique l'altitude de 43 m NGF; le sommet de la coupe est à 53 m.

 

Après avoir atteint le niveau visible sur la photo du dernier article, deux journées de travail nous (CF et JCM) ont suffi pour atteindre le rocher de base (le bedrock). Nous avons dû élargir un peu le passage car nous ne sommes pas aussi minces que Chloé et Marie-Julie. Cet élargissement a permis de poursuivre la descente (on voit bien sur la coupe l'épaisseur de rocher qu'il a fallu entever, de chaque côté). Après un passage où les deux grosses masses de tuffeau sont très proches l'une de l'autre, la distance qui les sépare s'élargit un peu, permettant aux matériaux venus du haut de continuer à descendre mais cette descente se fait avec une certaine difficulté puisqu'il y a une sorte de blocage qui s'effectue au niveau de l'étranglement. Il en résulte, au-dessous de cet étranglement un certain vide (visible sur la photo si on regarde au bon endroit) puis du sédiment argileux très peu tassé qui passe progressivement, vers le bas, à un sédiment rougeâtre curieusement constitué d'un mélange de sable fin et de petits blocs argileux.

 

A 42,50 mètres NGF, nous avons atteint le rocher en place (on le voit bien en bas de la photo). Il s'agit de craie tuffeau non altérée associée à une masse cherteuse que nous connaissons bien sur le site. La surface de ce rocher de base, montre des canaux nord-sud parallèles au sens de l'écoulement de l'eau qui, venue de l'arrière, a creusé cette cavité.

 

Nous sommes maintenant en présence d'une grande coupe quaternaire qui est probablement la plus grande coupe quaternaire accessible de toute la vallée de la Loire. J'y ai fait hier après-midi un nouveau prélèvement (dans la couche sablolimoneuse la plus profonde) qui complète les deux prélèvements effectués, plus haut, au mois de juillet. Ces trois échantillons seront datés par la méthode OSL ainsi que trois autres prélevés l'un dans LRC III et les deux derniers dans LRC I. Ces datations seront complétées par quatre nouvelles datations au 14C. Je vous communiquerai les résultats des quatre datations de l'an dernier dès que je les obtiendrai. Actuellement toutes les dates obtenues à La Roche Cotard se situent entre 39 000 et 50 000 ans.

 

Et puis, pour le plaisir, une autre photo de la Roche Cotard IV dans son état actuel.

 

LRCIVBaseCoupe2.jpg

Il manque Christian pour donner l'échelle.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 18:48

A la fin de la campagne de fouille, Chloé et Marie-Julie ont découvert un vide dans les sédiments, vide qui surmontait une zone où ces mêmes sédiments étaient très peu tassés. Toutes les deux ont fait des efforts colossaux (bonjour le poignet à la fin de la journée) pour tenter de savoir ce qui se cache sous cette bulle et ces sédiments peu tassés, alors que nous nous trouvons à la base d'une coupe qui fait....qui faisait....déjà 9 mètres de hauteur.


L'hypothèse d'un terrier est complètement à rejeter car nous nous trouvons très loin (7 à 8 mètres de la surface actuelle), l'hypothèse d'un vide laissé par de la matière organique qui aurait disparu est également à rejeter car nous aurions trouvé des traces sombres de cette matière organique, le sédiment étant très argileux. La seule hypothèse qui semble convenir est celle d'un soutirage des sédiments, du fait de l'infiltration des eaux ou, mieux, du fait de l'existence d'un vide sous la zone en cours de fouille.

 

LRCIVChristian

 

Aujourd'hui, avec Christian, la photo en est bien la preuve, nous avons prolongé....avec des méthodes brutales....le travail de Chloé et de Marie-Julie. Nous avons atteint la cote de 43 mètres...inutile de vous dire que nous n'avons pas chômé...

Comme C et M-J, nous avons traversé des sédiments argileux très peu tassés (il y avait même quelques pierres plates avec des petits vides dessous) mais nous avons dû, surtout, élargir et allonger la tranchée en nous attaquant au rocher calcaire. La tranchée mesure maintenant 1,50 mètre de long pour une cinquantaine de centimètres de largeur.

 

LRC-IV-22.8.12.jpg

 

Mais, le plus important est le fait qu'il semble bien que nous avons atteint la base des deux énormes blocs de calcaire qui, il y a sans doute très longtemps, se sont décollés du plafond de la cavité. Les deux taches blanches que l'on voit en avant et en arrière du genou de Christian sont deux morceaux de papier qui sont posés, l'un sur une tige de fer qui est enfoncée de un mètre, presque à l'horizontale, sous le bloc est et l'autre sur l'extrémité d'une baguette en bois de 70 cm de long, complètement enfoncée sous le bloc ouest, presque à l'horizontale.

 

Ces deux énormes blocs reposent donc bien sur une couche de sédiments argileux qui doit se prolonger horizontalement vers l'est et vers l'ouest.

 

Alors...la suite...


Eh bien, il est absolument impossible aujourd'hui de savoir quelle est l'épaisseur des sédiments qui se trouvent sous ces énormes blocs....il est absolument impossible actuellement de savoir s'il y a une couche archéologique sous ces énormes blocs. Le seul moyen, de le savoir est de continuer ce sondage aussi longtemps qu'il n'y aura pas de danger à le faire. Et nous avons donc pris rendez-vous pour une nouvelle journée qui sera, en tout premioer lieu, consacrée à élargir un peu cette tranchée en supprimant le ventre du gros bloc ouest.

JCM

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 19:29

Voilà la liste des participants à la campagne de fouille de 2012:

 

Benjamin Le Quilleuc, Université de Rennes I

Baptiste Duvert, 1ère technologique Arts appliqués Tours

Hélène Cocheril, Université de Nantes (Géographie)

Marion Perroit, bénévole (Arts appliqués)

Alice Tapia del Campo, Université de Nanterre (Histoire)

Bérangère Bedouet, Bénévole (Communication)

Agnès Bignon, Université de Nanterre (Géographie)

Roland Eggert, Bénévole (Documentaliste)

Laurence Aubry, Université de Bourgogne (Archéologie)

Marie-Julie Laurent, Université de Tours (Archéologie)

Adrien Maguy, Université de Rennes 2 (Histoire)

Elaura Auzolle, Université de Tours

José esquerre-Pourtere, Bénévole (Enseignant)

Chloé Fraillon, Université de Paris I Sorbonne (Histoire de l'Art et Archéologie)

Camille Dragutin, Université de Paris I Soprbonne (Histoire et Histoire de l'Art et archéologie)

Sibylla Hesse, Bénévole (Enseignante)

Christian Fleuriau, Bénévole

Jean-Claude Marquet, Bénévole

 

et puis, je ne résiste pas à vous livrer la poésie de Roland, écrite dans le "cahier de fouille" qui m'était destiné:

 

Ma première vie d'homme.

 

"Vendredi, le 27 juillet 2012, près de Langeais

Quatre semaines de plongée minérale dans l'hymen terrestre  en quarante quatre mille ans de sueur mémorielle....Tout en tamisant, j'ai d'étranges sensations..."

 

...Un éclat de la pierre qui fait, encore écarlate de la sève de ma main, ma main agile qui se lève sur le grand et chaud cercle doré, quand les lucioles des ancêtres ont disparu avec l'autre grand cercle froid du monde obscur. Je vois dans ma joie notre homme sage qui sait montrer aux enfants grands. Il est parti parler des pierres qui font à d'autres enfants grands; il longe maintenant dans l'esprit  de mes yeux, le grand serpent d'eau.

Devant le monde fini du très loin, quand le grand cercle doré disparait, je parle encore aux lucioles-ancêtres pour que leurs esprits protègent notre ami l'homme sage qui sait les pierres qui font et les choses du partout...

 

Roland.jpg

 

Voici l'Homme, mais, pour une fois, il avait abandonné son tamis...

 

JCM

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 07:50

Même si l'autorisation court jusqau'au 31 décembre prochain, l'essentiel de la, sans doute, dernière campagne de fouille à La Roche-Cotard vient de se terminer.

Cette campagne a été marquée

     - par la présence d'un grand nombre de participants (une vingtaine) dont la plupart sont restés pendant les quatre semaines de fouille (Photo),

     - par le travail de relevé des traces sur les parois dans LRC I

     - par le travail de récupération de restes fauniques dans LRC III et surtout le dégagement de lambeaux de couches en place

     - par le prélèvement d'échantillons dans le but de faire faire des datations OSL pour les comparer aux datations radiocarbone déjà obtenues,

     - par la poursuite de la fouille d'un carré dans LRC IV, poursuite qui laisse penser qu'il pourrait y avoir eu un soutirage (présence d'un petit vide et de sédiment très meuble) et donc la possibilité de...quelque chose...plus bas. La poursuite du travail dans les prochains mois dira si cet espoir était ou non justifié.

 

Tous les participants à cette campagne doivent être chaleureusement remerciés (les noms apparaitront dans un prochain article)  pour leur assiduité et leur énergie à mener à bien des travaux quelquefois difficiles et répétitifs....mais il en est souvent ainsi sur les chantiers de fouilles archéologiques. Les satisfactions viennent surtout ensuite lorsqu'on examine et met au propre les résultats.

 

GroupeFouilleurs2012.jpg

L'équipe de fouille de la Roche-Cotard/2012 (Photo Guy Delétang)

 

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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 21:32

link http://videos.arte.tv/fr/videos/les_origines_du_langage-6813920.html

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